Peut-être un fond musical d’ambiance pour accompagner votre lecture, c’est offert par moi. Cadeau.

Avec la prolifération des accès WIFI non ou mal protégés, en France, certains se constituent d’ores et déjà une petite liste de points d’accès vulnérables dans leur ville. Ces listes tournent entre amis. On sait que, si on s’assoit sur tel banc dans tel parc sur telle borne avec telle clé WEP, on peut se connecter gratis au Net.

Découlant de la longue tradition de WarXing, voici le Warchalking.   Dès 2002, la BBC faisait écho de cette nouvelle chasse aux Hot-Spots WIFI. C’est en Juin de cette même année que Matt Jones fait découvrir au monde entier les 3 petits symboles qui buzzeront par la suite. Matt s’est inspiré à la fois de la culture Hobo, et plus particulièrement du Code qu’il avait mis en place afin de partager les bons squats, prévenir d’un danger (chien, police), mais aussi de l’initiative d’un groupe Londonien d’étudiants en Architecture, qui avait dessiné à la craie des bureaux en plein milieu d’une rue.

 Le langage est composé de 3 symboles:

> Accès non protégé: il faut marquer le nom de la borne (SSID), faire deux arcs de cercle dos à dos, puis marquer la bande passante de la connexion (1.0, 1.5, 2.0, …)

> Accès fermé: le SSID au dessus d’un cercle.

> Accès en WEP: le SSID suivie de la clé qui permettra de se connecter, en dessous un rend avec un W (pour WEP) en son centre et en bas la bande passante.

Lorsqu’un Wifiste rencontre un point d’accès WIFI vulnérable (suite à un Wardriving par exemple), il peut alors rassembler les informations qu’il a sur l’AP et les inscrire à la craie sur un mur ou un trottoir. Il peut également utiliser des stickers qu’il collera sur un lampadaire, une cabine téléphonique ou, si l’endroit est protégé de la pluie, une feuille de papier.

Nominé en tant que « 100 most significant ideas of the year 2002 » par le New York Times Magazine, le Warchalking meurt pourtant en 2003/2004:

Les arcs de cercle inversés sont vite passés du dessin à la craie à une plaque de ferraille utilisé par les commerçants pour attirer les Wifi-addicts. Le business a pris le pas sur le partage, comme souvent, mais ce n’est pas ce qui a précipité la fin des « Craiefiti ».

Le phénomène devenant une pandémie, le FBI s’y intéresse et invite les entreprises à rechercher les petits symboles autour de leur bâtiment, et à protéger leurs connexions. De plus, avec la prolifération des hot-spots, ces points d’accès gratuits qui envahissent les gares, aéroports et autres fast-foods, la recherche fastidieuse de point d’accès « insecured » est devenue inutile. 2003, c’est également la naissance du WPA, prémice de la norme 802.11i, qui offre une sécurité bien supérieure au WEP.

Si la loi « Création & Internet » passe, tout le monde va se ruer sur les Hotspots, divisant le débit et ne permettant pas de télécharger « correctement ».  Également prévu dans la loi, l’obligation de sécuriser son accès afin d’empêcher le téléchargement à partir de celui-ci. Les cafés, McDo, gares et autres détenteurs d’accès ouverts risquent, si ce n’est déjà fait, de restreindre le nombre de protocoles autorisés, de mettre en place des Blacklists de sites à contenu libre.

Avec le nombre encore significatif de Box en chiffrement WEP, et un crack WPA qui devient de plus en plus facile, certains peuvent trouver leur intérêt à consigner quelque part leurs découvertes, et si leur magnanimité les autorise, à les partager.

« Le partage avant tout » c’est l’esprit Internet, une idéologie que l’internaute adopte volontiers. Que se soit par Warchalking artisanal, tout à la main à la old school, ou par bases de données virtuelles sur des forums & des sites Geeks (e-warchalking), le partage s’est déjà mis en place car quand j’ai eu besoin de clés Free pendant 3 mois de ma vie, je n’ai eu qu’à les Googler pour les trouver. Actuellement, si je le voulais, je sais parfaitement quelle antenne me fabriquer, quel terminal acquérir, quel driver télécharger et dans quels sites le trouver, et je pourrais sans bouger de chez moi, à l’œil, surfer alternativement sur pléthore de connexions sniffées au nez et à la barbe de tous les pecnos de ma ville qui ne méritent que cela, à commencer par mes délabrés mentaux de voisins, particulièrement la vieille morue d’Italienne inutile que j’ai à côté.

Article terminé pour aujourd’hui, jusqu’à nouvelle mise à jour. Je vous abandonne à la contemplation de cette instructive infographie. Bonne soirée. Eryc.

Le wifi public et son piratage